Ces
verres sont obtenus en faisant subir aux produits verriers un
traitement qui a la double particularité de :
renforcer la résistance mécanique du verre par création
d'une pré-contrainte de surface ;
provoquer, en cas de rupture, le bris du verre en tout petits
morceaux dont le pouvoir vulnérant est, pour des verres
d'assez faible épaisseur, très fortement amoindri.
Il
existe deux types de traitements appliqués :
LA TREMPE THERMIQUE : cette opération a pour but de créer
en surface du verre une zone de compression qui lui permet de mieux
résister sous sollicitations de flexion (efforts mécaniques)
ou en cas de choc thermique ;
LA TREMPE CHIMIQUE : la création d'une zone superficielle de
compression est obtenue par "dopage" de la surface du verre
en ions d'un corps chimique approprié.
Le mode de trempe
essentiellement appliqué par le bâtiment est la trempe
thermique qui est réalisée dans un four. Selon le type
de four, cette trempe est faite soit à plat, soit
verticalement, et comprend les phases suivantes :
approvisionnement des vitrages ;
lavage ;
chauffage jusqu'au point de ramollissement du verre ;
refroidissement brusque ;
évacuation;
contrôle et, si requis, traitement en vue de limiter les
risques de "casses spontanées" (verre THS, cf.
3.6.2).
figure 3l Le trempage du verre. |
La trempe du verre se
fait sur des verres clairs, teintés ou à couches.
Toutefois, certaines couches rendent très difficile la
conduite du four de trempe ou sont trop sensibles à l'ambiance
extérieure. Dans ce cas, ces couches sont appliquées
après trempe du verre.
Les verres trempés
présentent, par rapport au verre recuit, de petites
irrégularités de surface normales compte tenu du fait
que l'on crée artificiellement au sein du verre des tensions.
Ces irrégularités se traduisent en particulier par une
légère modification de la planéité, un
peu plus marquée dans les angles.
La présence d'une
ligne de petits points en creux accompagnée d'une déformation
en "oreille" sur un bord du vitrage indique que la trempe a
été faite verticalement (il s'agit de la marque des
pinces de suspension du verre, qui s'imprègnent lors de la
phase de ramollissement).
Leur absence correspond à un
traitement thermique fait à plat sur des rouleaux. Dans ce
cas, et en fonction de l'épaisseur du verre, une très
légère ondulation de surface peut exister.
L'emploi
du verre trempé s'impose lorsque la sécurité des
personnes doit être assurée en cas de bris accidentel du
vitrage. Cependant, dans un certain nombre de cas, le verre trempé
seul n'est pas suffisant et il doit être associé à
des dispositions complémentaires pour remplir cette fonction.
Le verre trempé convient bien lorsqu'il est fortement
sollicité mécaniquement pour éviter d'utiliser
des épaisseurs importantes de verre, ou en cas de risque de
choc thermique.