3.6.1 Verres trempés

Ces verres sont obtenus en faisant subir aux produits verriers un traitement qui a la double particularité de :
renforcer la résistance mécanique du verre par création d'une pré-contrainte de surface ;
provoquer, en cas de rupture, le bris du verre en tout petits morceaux dont le pouvoir vulnérant est, pour des verres d'assez faible épaisseur, très fortement amoindri.
Il existe deux types de traitements appliqués :
LA TREMPE THERMIQUE : cette opération a pour but de créer en surface du verre une zone de compression qui lui permet de mieux résister sous sollicitations de flexion (efforts mécaniques) ou en cas de choc thermique ;
LA TREMPE CHIMIQUE : la création d'une zone superficielle de compression est obtenue par "dopage" de la surface du verre en ions d'un corps chimique approprié.
Le mode de trempe essentiellement appliqué par le bâtiment est la trempe thermique qui est réalisée dans un four. Selon le type de four, cette trempe est faite soit à plat, soit verticalement, et comprend les phases suivantes :
approvisionnement des vitrages ;
lavage ;
chauffage jusqu'au point de ramollissement du verre ;
refroidissement brusque ;
évacuation;
contrôle et, si requis, traitement en vue de limiter les risques de "casses spontanées" (verre THS, cf. 3.6.2).

figure 3l

Le trempage du verre.

La trempe du verre se fait sur des verres clairs, teintés ou à couches.
Toutefois, certaines couches rendent très difficile la conduite du four de trempe ou sont trop sensibles à l'ambiance extérieure. Dans ce cas, ces couches sont appliquées après trempe du verre.
Les verres trempés présentent, par rapport au verre recuit, de petites irrégularités de surface normales compte tenu du fait que l'on crée artificiellement au sein du verre des tensions. Ces irrégularités se traduisent en particulier par une légère modification de la planéité, un peu plus marquée dans les angles.
La présence d'une ligne de petits points en creux accompagnée d'une déformation en "oreille" sur un bord du vitrage indique que la trempe a été faite verticalement (il s'agit de la marque des pinces de suspension du verre, qui s'imprègnent lors de la phase de ramollissement).
Leur absence correspond à un traitement thermique fait à plat sur des rouleaux. Dans ce cas, et en fonction de l'épaisseur du verre, une très légère ondulation de surface peut exister.
L'emploi du verre trempé s'impose lorsque la sécurité des personnes doit être assurée en cas de bris accidentel du vitrage. Cependant, dans un certain nombre de cas, le verre trempé seul n'est pas suffisant et il doit être associé à des dispositions complémentaires pour remplir cette fonction.
Le verre trempé convient bien lorsqu'il est fortement sollicité mécaniquement pour éviter d'utiliser des épaisseurs importantes de verre, ou en cas de risque de choc thermique.